Tribune de jeune Afrique contre la junte guinéenne: la DCI confond l’hebdomadaire panafricain

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Tout porte à croire que monsieur Soudan tient décidément à cœur la Guinée, surtout son Président, le Colonel Mamadi Doumbouya. Ce n’est en effet pas la première fois que ce « journaliste » décoche des flèches de son carquois de haine et de démesure contre les plus hautes autorités de la Transition guinéenne. S’il ne faisait qu’exprimer et réitérer des sentiments déjà connus, la chose serait passée et accueillie comme d’habitude avec mépris et une légère touche d’indifférence, mais monsieur met en scène cette fois-ci des personnes connues du paysage économique guinéen dans une campagne outrancière de diffamation à l’endroit du Président de la Transition guinéenne, Chef de l’Etat, le Colonel Mamadi Doumbouya.

En effet, dans un article insipide et dénué de toute objectivité, en date du 5 avril 2023, au titre évocateur de « Mamadi Doumbouya et ses discrets réseaux financiers » le sieur Soudan explique laborieusement une certaine relation plus ou moins indéfinie entre le Chef de l’Etat et ce qu’il appelle « grosses fortunes guinéennes » ainsi qu’un rapprochement avec une prétendue « filière indienne ». Évoluant d’un amalgame à l’autre, le « journaliste » applique la technique de la manipulation du « prêcher le faux pour avoir le vrai », évoque pêle-mêle des nominations de « proches à des postes clés et en ayant la main sur le business des cautions », et disposant selon son regard de « multiples canaux de financement ». Rien que ça !

Très bien monsieur Soudan, vous avez prêché le faux, nous allons vous assister en vous fournissant le vrai. Il suffisait tout simplement de demander, recouper vos informations, comme on l’enseigne dans toute bonne école de journalisme, ce qui nous aurait épargné le présent droit de réponse et redoré votre crédibilité fort entamée auprès des rares lecteurs qui vous restent.

Vous citez dans votre article un certain nombre d’hommes d’affaires qui auraient brillé au temps du régime défunt à Sékhoutouréya et qui ne seraient plus aujourd’hui en odeur de sainteté au nouveau Palais présidentiel. Il s’agit selon vous de : « Le Camerounais Paul Fokam (Afriland), le Nigérian Herbert Wigwe (Access Bank), les hommes d’affaires maliens Sidi Mohamed Kagnassi et Samba Bathily, l’Ivoirien Ahoua Don Mello, entre autres », qui « avaient table ouverte chez le professeur ».

Détrompez-vous monsieur Soudan, les investissements en Guinée ne sont interdits à personne, encore moins aux hommes d’affaires que vous citez et dont plusieurs d’entre eux fructifient toujours leurs « business » dans notre pays. Pour ceux évidemment qui ont des business à fructifier. Car, voyez-vous et pour votre gouverne, les autorités de la Transition ne traitent pas avec les individus, les amis ou comparses, mais avec des entreprises et sociétés légalement constituées. Maintenant, si des individus faisaient affaire avec le régime déchu dans des conditions opaques, les nouvelles autorités ne peuvent que se féliciter de la transparence actuelle, voulue par les Guinéens dans leur écrasante majorité. Et c’est tant mieux pour la Guinée.

Et encore heureux que « le cercle des patrons qui coopèrent activement avec la junte au pouvoir soit donc avant tout composé de Guinéens ». Apprenez que quand on prône l’ouverture du pays, cela ne voudrait pas dire que les entreprises guinéennes devraient être à la traîne. Bien au contraire, l’entreprenariat interne est encouragé et propulsé pour toute société en règle avec la législation du pays en la matière. Désolé que cela vous choque et vous fasse apparemment perdre le sommeil à vous et à vos commanditaires, mais les actions du Gouvernement sont d’abord menées pour les Guinéens et les entreprises guinéennes, qu’elles s’appellent « BTP GUICOPRES, SONOCO ou encore SAMGBM », etc. La Guinée a banni certaines pratiques néfastes du passé qui n’apportaient aucune valeur ajoutée au pays sauf aux individus. Dites-le lui !

Dans votre article finalement ridicule et tissé de contre-vérités, vous évoquez, sûrement côté Asie, une « filière indienne » dans l’hôtellerie (Sheraton), l’industrie (Topaz), les mines et l’énergie (Jindal Power), etc. Croyez-vous tenir là un scoop monsieur Soudan ? Toutes ces informations sont officielles et connues de tous les Guinéens et les journalistes de la place. Il suffisait de demander ou d’enquêter, ce que vous vous êtes bien gardés de faire pour des raisons que l’on imagine aisément, celles de servir les sombres desseins d’un Président déchu contre son pays.
Monsieur François Soudan, cette filière en Guinée n’est pas seulement indienne du côté de l’Asie, elle est également chinoise, japonaise etc., américaine, européenne, océanique et africaine. Et vous le savez pertinemment, pourquoi diantre alors faire une préférence entre pays alors que la Guinée principale concernée ne le fait pas ?
En effet le nouveau regard du pays ne fait pas de différence et opte pour les mieux-disants en matière de concessions. C’est ainsi que dans la transparence totale, contrairement à ce que vous racontez, « la société, System First Guinea, a obtenu la concession du Bordereau électronique de suivi des cargaisons du port de Conakry (BESC) », devant Catalyst Business. Dites-le lui !

Quant aux nominations à des postes clés des services, elles obéissent comme dans tous les pays sérieux à un casting des plus rigoureux et des enquêtes approfondies devant une Commission mise en place depuis le 5 septembre 2021 et ne sont choisis que les cadres les meilleurs avec un passé et une probité morale indiscutables, à la différence de l’ancien régime que vous défendez si mal. Toutes formes de népotisme et de camaraderie sont désormais bannies dans la Guinée nouvelle. Dites-le lui !

Parbleu, si vous aviez pris la peine de mener des enquêtes au lieu de vous asseoir devant un ordinateur à Paris à compiler des rumeurs, vous auriez su que les Présidents des Conseils d’Administration (CA) d’entreprises à caractère administratif n’ont aucun pouvoir de décaissement de deniers publics et ne peuvent dans ce sens jouer un rôle de déperdition financière comme vous semblez le dire. Les PCA, comme le ministre Directeur de Cabinet de la Présidence, Djiba Diakité que vous citez, sont des personnalités pétries d’expérience dans leurs domaines, qui ont été à bonne école et se sont confirmés dans de grandes entités financières et de management en Guinée, aux États-Unis et en Europe. Prenez la peine de visiter les CV et vous saurez qu’il n’y a aucune nomination de complaisance. Pour peu que ça soit la vérité qui vous intéresse. Mais dites-le lui également cela !

Pour ce qui est de vos élucubrations par rapport aux cautions déposées par des ministres de l’ancien régime en conflit avec la loi pour des questions de détournements de deniers publics, de blanchiment de capitaux, d’enrichissements illicites etc., savez-vous ce que l’on appelle un compte séquestre ? Toutes ces cautions que vous évoquez ne sont pas gérées par la Présidence qui n’a aucune signature là-dessus mais par le département de la Justice. Ces cautions sont versées dans un compte séquestre à la Banque centrale en attendant que la Justice se détermine sur la culpabilité ou pas des mis en cause, et dans ce dernier cas elles sont entièrement remboursées. Dites à votre commanditaire qui garde des traçabilités à la Banque centrale de vérifier les mouvements de ses comptes mis sous séquestre. En passant, apprenez également que tout ce qui a été saisi dans les bureaux de l’ancien Président a été logé à la Banque centrale et ce n’est pas la première fois que cette précision vous est faite. De toutes les façons, vous le savez déjà, mais évidemment votre but est ailleurs. Par la même occasion, veuillez informer votre commanditaire que la gestion du budget et des fonds alloués à l’Armée ne permet plus aucun tripatouillage comme par le passé, raison pour laquelle son ancien ministre de la Défense est en ce moment en jugement devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF).

 

Moussa Moise Sylla

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