Au procès du 28-Septembre en Guinée, la défense de Marcel Guilavogui fragilisée

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 Marcel Guilavogui est accusé d’avoir joué un rôle de premier plan dans la répression du meeting de l’opposition qui a fait plus de 150 morts et une centaine de femmes violées, le 28 septembre 2009 au stade de Conakry. À la tête d’éléments de la Garde présidentielle, il a même été vu par des témoins en train de tirer sur la foule. Avec notre correspondant à Conakry, Matthias Raynal

Sa démarche est lourde, son regard fuyant… Marcel Guilavogui a passé 13 ans en détention, dans l’attente de ce procès. Devant le tribunal, il nie son implication dans le massacre. « Je n’ai pas été au stade », répète-t-il plusieurs fois.

Cependant, son alibi vacille. Il dit avoir eu un accident de la route, la veille du 28 septembre 2009, une journée qu’il aurait passée alité. Le procureur le contredit. La clinique où il dit avoir été soigné a été contactée. Elle assure l’avoir reçu bien avant, dans la nuit du 20 au 21 septembre. « Je ne sais pas si c’est votre micro ou votre façon de parler, mais le tribunal ne comprend rien », s’impatiente le président, alors que durant tout ce début d’interrogatoire, Marcel Guilavogui reste prostré, sans jamais se tourner vers le procureur ni vers les avocats des parties civiles.

L’après-midi, la parole est à la défense. « Pendant treize ans, vous êtes resté constant, mais on veut démontrer à tout prix votre présence au stade », déclare l’avocat de Marcel Guilavogui. « C’est injuste », répond l’accusé. L’audience a été levée peu après 17h. Elle doit reprendre mercredi 19 octobre.

 

 

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